Le coton au coton

Le coton au coton

ORIGINES DU COTON

Le mot « coton » provient du castillan « algodon » qui a été repris par l’arabe « al gutun » ou encore utilisé pour l'expression bien Québécoise "je suis au coton" exprimant l'état de fatigue inexprimable au sortir des usines de transformation après d'innombrables heures de travail.

Le coton fait partie, avec la laine, le lin et le chanvre, des plus anciennes fibres utilisées par l’homme pour se vêtir. On a découvert des vestiges de tissus de coton datant d’il y a plus de 7000 ans!

Il s’agit de la fibre naturelle la plus cultivée au monde, la Chine étant le principal pays producteur, suivie par l’Inde, puis par les États-Unis, qui ont longtemps dominé la production. L'ex URSS n'est pas non plus à négliger pour son apport plus que discutable, car pour produire du coton en masse, le bloc soviétique avait en effet détourné les fleuves menant à la mer d'Aral (partagée entre le Kazakhstan au nord et l'Ouzbékistan au sud), allant jusqu'à assécher cette mer intérieure "jusqu'au coton" c'est le cas de le dire.

mer d'Aral, lac intérieur asséché, Ouzbekistan
               1991, Mer d'Aral asséchée, Ouzbékistan

Le cotonnier (Gossypium sp.) produit le coton en protégeant ses graines et en facilitant leur dispersion. Les espèces de cotonnier les plus connues sont G. arboreum et G. herbaceum, respectivement un arbuste et une plante herbacée. Ces deux espèces et les nombreuses variétés qui en sont issues ne sont presque plus cultivées, leurs fibres étant trop courtes. Le coton cultivé aujourd’hui provient de deux espèces originaires d’Amérique du Sud dont les fibres sont plus longues, G. hirsutum (plus de 80% de la production mondiale) et G. barbadense. Cette dernière est d’ailleurs à l’origine du coton de qualité « Jumel », l’un des cotons de meilleure qualité au monde.

femmes-champ-coton
13 octobre 2018- Femmes Ouzbèkes cueillant du coton dans les champs agricoles à l'extérieur de Samarkande, Ouzbékistan

CULTURE du COTON

La culture du coton requiert un climat où les saisons sèches et humides alternent. Le plant de coton pousse au cours de la saison humide et les graines maturent au cours de la saison sèche. La savane africaine, par exemple, figure parmi les endroits où le coton pousse le mieux.

La plante est exigeante en éléments nutritifs et les cultures utilisent une quantité importante d’engrais chimiques. C’est également une culture considérée comme l'une des plus polluantes parce qu’elle exige une grande quantité de pesticides. On a développé des cultivars de coton génétiquement modifiés, notamment le coton « Bt » afin de réduire la nécessité d’appliquer des insecticides. Selon l’OMS, les champs de coton représentent environ 3% des terres cultivées de la planète, mais utilisent plus de 10-15% des pesticides utilisés. En plus de la pollution et des émissions de GES qui en découlent, cela entraîne des problèmes de santé importants pour les travailleurs de l’industrie du coton.

arrosage, pesticides, coton, arizona, USA
Arrosage de pesticides dans des champs de coton, Arizona USA

Elle nécessite également une énorme quantité d’eau. Si la pluie n’est pas suffisante, les champs de coton doivent être irrigués. Pour produire 1kg de coton (une paire de jeans), il faut compter environ 5000 à 17000 litres d'eau; pour une production écologique ou non.

Il est donc primordial d'acheter moins mais mieux!

Si cela vous intéresse, lisez l'article de notre Blögue Frëtt sur le coton biologique en cliquant ICI.

Par Monique Dumas-Quesnel
Diplômée en agronomie

Fermier, coton, ballots, fibre coton, fibre vrac, Arizona , USA
Fermier inspectant ses ballots de coton, Arizona, USA.
1 commentaire
Retour au blog

1 commentaire

Bravo! Beau , facile d’accès, le blogue est divertissant et éducatif. Félicitations pour le beau travail.

Suzanne Cyr

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés.